Optimiser la délivrabilité de vos emails : guide pratique pour configurer correctement votre serveur SMTP
Face à l’explosion du spam sur Internet, la configuration des serveurs d’email (SMTP) devient chaque année plus complexe. Pour « montrer patte blanche » sur la toile, il est indispensable de maîtriser un ensemble de réglages souvent méconnus et parfois intimidants. Dans cet article, je vous partage des astuces et bonnes pratiques issues du terrain pour améliorer la délivrabilité de vos emails et éviter qu’ils finissent dans les spams.
Quel serveur de mail choisir ?
Le serveur de mail le plus populaire aujourd’hui est Postfix, largement utilisé dans le monde Linux. Il a progressivement remplacé le serveur historique Sendmail, réputé difficile à configurer et source de nombreuses failles dans les années 2000.
Postfix est apprécié pour sa simplicité de configuration et sa sécurité native : par défaut, il est chrooté dans un espace isolé, ce qui limite l’impact d’une éventuelle compromission.
Comprendre les normes SPF, DKIM et DMARC
Avant toute mise en place, il est crucial de comprendre les trois normes qui structurent l’authentification des emails modernes. Toutes reposent sur des entrées DNS :
🔹 SPF (Sender Policy Framework)
Définit quels serveurs sont autorisés à envoyer des emails pour votre domaine. Concrètement, il s’agit d’une liste blanche d’IP ou de noms d’hôte.
Exemple d’entrée DNS SPF :
v=spf1 include:spf.protection.outlook.com -all
🔹 DKIM (DomainKeys Identified Mail)
Permet de signer vos emails avec une clé cryptographique afin que le serveur destinataire puisse en vérifier l’authenticité.
Chaque service d’envoi (Postfix, Google Workspace, Mailgun, etc.) peut avoir sa propre clef privée.
Exemple d’entrée DKIM :
selector1._domainkey IN TXT "v=DKIM1; k=rsa; p=MIIBIjANBg..."
🔹 DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting & Conformance)
Spécifie la politique à appliquer si un email échoue aux vérifications SPF ou DKIM. DMARC permet aussi de recevoir des rapports d’erreurs afin d’analyser les causes de blocage.
Exemple d’entrée DNS DMARC :
_dmarc IN TXT "v=DMARC1; p=quarantine; rua=mailto:reports@mondomaine.com"
👉 Astuce : pour suivre vos rapports DMARC facilement, des services SaaS comme Postmark, DMARCian ou Postmaster Tools de Google offrent des tableaux de bord clairs.
Tester la délivrabilité de vos emails
Vous pensez avoir tout configuré correctement ? Le meilleur moyen de vérifier est d’utiliser Mail-tester.com.
- Rendez-vous sur le site.
- Envoyez un email à l’adresse générée.
- Cliquez sur « Vérifier votre score » pour obtenir un diagnostic détaillé.
⚠️ Limitation : la version gratuite ne permet que 3 tests par jour. Pour des tests réguliers, un abonnement est nécessaire.
D'autres alternatives possibles existent :
- Gmail Postmaster Tools
- Mailgun Inbox Placement
- MxToolBox (diagnostic DNS complet uniquement)
Utiliser ChatGPT pour optimiser vos configurations
Si les rapports vous semblent obscurs, ChatGPT peut devenir un allié précieux. Fournissez-lui votre configuration Postfix ou OpenDKIM et l’URL d’un rapport Mail-tester.
GPT-5 est désormais capable d’analyser automatiquement le contenu d’une page web. Résultat : il peut vous indiquer les paramètres manquants, expliquer les erreurs et vous guider pour atteindre un score presque parfait sur Mail-tester.
Astuces supplémentaires pour booster vos envois
Voici 4 astuces précieuses à ne pas oublier en complément du paramétrage DKIM, SPF et DMARC :
- Reverse DNS / PTR : assurez-vous que l’IP de votre serveur pointe bien vers le nom de domaine utilisé.
- TLS obligatoire : activez STARTTLS pour sécuriser vos envois.
- Liste noire (RBL) : vérifiez que votre serveur n’est pas blacklisté sur Spamhaus ou d’autres bases.
- Segmentation : si vous envoyez du marketing, séparez vos emails transactionnels (factures, confirmations) pour maximiser leur délivrabilité.
Conclusion
Configurer correctement un serveur d’email est loin d’être trivial, surtout lorsqu’il gère plusieurs domaines. SPF, DKIM et DMARC constituent la base indispensable pour établir votre crédibilité en ligne. Ajoutez à cela des outils de test comme Mail-tester et l’assistance de ChatGPT, et vous aurez toutes les cartes en main pour éviter les spams et garantir que vos messages atteignent leur destination. Bonne configuration !